Le patron de BMW, Oliver Zipse, estime qu'il n'y a pas lieu de demander un report des nouvelles limites d'émissions des flottes automobiles prévu l'an prochain dans l'UE, soulignant que le groupe est prêt pour cette échéance.
Oliver Zipse, le 4 septembre 2023, à Munich ( AFP / TOBIAS SCHWARZ )
"Nous ne voyons aucune raison de repousser les objectifs de réduction de CO2 pour 2025", affirme Oliver Zipse lundi dans une interview accordée au magazine Automobilwoche.
Pour les voitures particulières, les émissions moyennes des véhicules neufs vendus devront passer, dès l'année prochaine, de 116 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre à moins de 93,6 grammes par kilomètre, soit une réduction de 19%.
Le non-respect de ces limites pourrait entraîner de lourdes amendes, ce qui fait grincer les dents des constructeurs automobiles dont les résultats sont déjà en nette baisse cette année, dans un contexte de course à la fois coûteuse et poussive vers l'électrique, comme chez le géant Volkswagen.
Plusieurs constructeurs automobiles européens ont réclamé des mesures d'aide urgentes. Le groupe français Renault a demandé à Bruxelles de revoir les objectifs d'émissions de CO2 dès 2025. Une position également soutenue par le gouvernement français sortant.
Les objectifs européens pour 2025 sont connus "depuis l'année 2019" et en conséquence BMW, constructeur de la X4, a "orienté (la) politique de modèles et augmenté l'efficacité des groupes motopropulseurs", explique M. Zipse.
Il rappelle que la réduction des émissions de CO2 ne concerne pas seulement la mobilité électrique, soulignant que la majorité des moteurs thermiques de BMW sont désormais hybrides avec une technologie à 48 volts.
Le N°2 européen, Stellantis, s'oppose aussi à une révision des objectifs, mettant en avant les efforts qu'il a réalisés "depuis plusieurs années".
2025 n'est qu'une étape en vue d'interdire en 2035 la vente de véhicules thermiques neufs, comme l'a prévu l'UE au nom de la transition écologique.
M. Zipse critique cette interdiction qui freine, selon lui, l'innovation sans favoriser des investissements suffisants dans de nouvelles technologies.
L'UE devrait au contraire "adopter une politique favorisant le progrès et la croissance économique, au lieu d'imposer des barrières", affirme-t-il.
Les ventes de modèles électriques ont chuté en Allemagne en 2024 après la suppression des primes à l'achat dès janvier, mais BMW prévoit de continuer à progresser dans ce segment, selon M. Zipse.
Il s'attend à ce que la mobilité électrique reste le "principal moteur de croissance pour les prochaines années". Le bavarois va lancer en 2025 les premiers modèles de sa "Nouvelle Classe" tout électrique.
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